Si le monde entier connaît l’affiche « Black Power/White Power », on ne mesure pas toujours l’importance de la critique sociale et politique dans l’œuvre de Tomi Ungerer. Enfant, il a vécu l’annexion de l’Alsace par les nazis ; adulte, il n’a cessé de s’ériger contre la violence que l’homme inflige à l’homme. Dans les années 1960, jeune émigré aux États-Unis, il a aussitôt dénoncé l’impérialisme sanglant et le racisme omniprésent, au risque d’être censuré.
Très tôt, il a prévenu du danger permanent de l’industrie nucléaire, civile et militaire, ainsi que des dégâts irréversibles causés à l’environnement. Les hypocrisies de l’histoire officielle et l’aveuglement de la bonne conscience l’ont largement inspiré.
De par la force de ses idées et la puissance de son trait, Ungerer rejoint le petit cercle des grands dessinateurs politiques : William Hogarth au XVIIIe siècle, Honoré Daumier au XIXe, George Grosz au XXe.