Depuis une vingtaine d’années, Joël Person saisit à la pierre noire des scènes de la vie courante : manifestations sur la place publique, heures de pointe dans le métro, défilés, cohues, abattoirs, mais aussi réveils tendres ou solitaires dans l’intimité de l’atelier ou de la chambre à coucher. De scène en scène, il réalise ainsi une véritable chronique du temps qui passe, époustouflante de virtuosité, vibrante de sensibilité à fleur de peau. Qu’il s’agisse de mouvements de masse, de portraits intimistes chargés d’une sourde électricité ou de chevaux au corps puissant cabrés ou lancés au galop, un subtil classicisme apporte à ses compositions une aura des plus singulières.
Un entretien avec Callisto Mc Nulty ainsi que les textes de Frédéric Pajak et de Philippe Garnier éclairent cette œuvre inédite, d’une envergure exceptionnelle.
Né en 1962 à Abidjan, Joël Person commence à dessiner très jeune. Ses animaux croqués au Jardin des plantes enthousiasment le jury des Beaux-Arts de Paris qui lui conseille d’intégrer un atelier de peinture; mais c’est le dessin qu’il veut étudier. Après l’obtention de son diplôme, il fait son service militaire, ce qui lui offre l’occasion d’exécuter de remarquables portraits d’officiers et de conscrits. Pendant plusieurs années, il délaisse le dessin avant d’y revenir passionnément après l’an 2000, alliant dans ses compositions la pureté quasi classique du trait et une intensité rare de l’expression. Il expose régulièrement, en France et à l’étranger.